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TPE ADOPTION

La justice française rend mardi 12 février 2013 son jugement concernant six protagonistes de l'opération de l'Arche de Zoé, association qui avait tenté en 2007 d'exfiltrer vers la France 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour.



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Installés en Afrique du Sud, le président de l'association Eric Breteau et sa compagne Emilie Lelouch n'étaient ni présents ni représentés lors du procès qui s'est tenu du 3 au 12 décembre devant le tribunal correctionnel de Paris. Sauf coup de théâtre, ils ne seront pas là pour entendre si le tribunal suit les réquisitions du parquet qui avait demandé contre eux trois ans de prison dont deux ferme, assortis d'un mandat d'arrêt. Ils sont poursuivis pour escroquerie, exercice illicite de l'activité d'intermédiaire pour l'adoption et aide à l'entrée ou au séjour de mineurs en situation irrégulière.

Ils avaient été arrêtés avec d'autres bénévoles en octobre 2007 alors qu'ils s'apprêtaient à embarquer dans un avion vers la France avec des enfants affublés de faux bandages et de pansements.

Accusés d'avoir joué sur le "désir d'enfants" de familles recrutées sur des forums internet liés à l'adoption, ils disaient vouloir sauver des orphelins du Darfour. Mais selon plusieurs ONG, ces enfants étaient en réalité pour la plupart tchadiens et avaient au moins un parent en vie.

Certains avocats de la défense ont soulevé qu'il demeurait un doute à ce sujet. Les quatre autres prévenus avaient comparu devant le tribunal. 18 mois de prison avec sursis ont été requis contre Christophe Letien, membre de l'association resté en France, un ans avec sursis contre le Dr Philippe Van Winkelberg.

Une peine de huit mois de prison avec sursis a été requise contre le logisticien Alain Péligat et la journaliste Marie-Agnès Pèleran. Tous ont affirmé que la légalité de l'opération ne faisait pas de doute à leurs yeux, assurés qu'un collectif d'avocats serait mis sur pied pour prendre en charge les aspects juridiques.

Hormis Marie-Agnès Pèleran et Christophe Letien, ils avaient tous été condamnés au Tchad à huit ans de travaux forcés pour "tentative d'enlèvement d'enfants".

Ils avaient été transférés en France et leur peine avait été commuée en années de prison, avant que le président tchadien Idriss Deby ne les gracie fin mars 2008.

 
 
 
 

L’adoption: ne pas stigmatiser


Le récent rapport sur l’adoption de la mission Colombani parle de la nécessité dans le regard sur les enfants adoptés, d’un « ni-ni » : ni banalisation, ni stigmatisation. Depuis bientôt dix ans, la Consultation d’Adoption Outremer s’est imposée le même credo : lutter contre les a priori de l’adoption et dépister les véritables problèmes. Malgré sa spécialisation, un des rôles essentiels d’une telle consultation est d’empêcher toute mise à l’écart et de permettre à l’enfant adopté de trouver rapidement la même place que tout enfant dans la société.

Où commencent et où s’arrêtent les différences ?

L’enfant adopté est différent, c’est certain, mais où commencent et s’arrêtent ces différences ?

La première n’est pas à proprement parler médicale, elle est physique, ethnique. De tout temps, l’homme a été surpris par ceux qui ne lui ressemblaient pas : les étrangers. Il l’est encore plus quand un enfant ne ressemble pas à ses parents. À ces étonnements ancestraux se rajoute le fait que notre société, et plus encore notre spécialité pédiatrique, sont marquées par la génétique. Nous sommes fascinés par la double hélice de Crick et Watson, par le fait que tant de messages soient concentrés sur quelques paires de bases.

 

Cette science et son essor actuel sont passionnants pour comprendre le mécanisme de nombreuses pathologies, pour comprendre l’Homme dans son entier. Mais elle ne doit pas être hégémonique et nous faire oublier que la parentalité ne se limite pas à quelques échanges de gamètes ou d’acide désoxyribonucléique.

La génétique ne doit pas être hégémonique et nous faire oublier que la parentalité ne se limite pas à quelques échanges de gamètes ou d’ADN.

 

Un vrai questionnement

Environ un enfant sur 150 est un enfant adopté. Pour beaucoup d’entre eux cette adoption nous saute aux yeux, rendue évidente par la différence physique. Est-ce nécessaire pour autant de les cataloguer et de les enfermer dans un carcan immuable ?
Est-il utile de parler de « vrais » parents pour nommer les parents biologiques, comme si la loi du sang était la seule vérité, alors que la loi française, et surtout les liens créés depuis longtemps, ont permis à une « vraie » famille de se construire, même sans liens du sang ?
Est-il indispensable de supposer, comme cela s’entend encore trop souvent, que tout enfant adopté est un enfant volé ou acheté, alors que la plupart des adoptions se font sans malversations ?
Est-il bien fondé de croire « qu’il a son pays dans le sang », donc qu’il n’a pas sa place en France, alors que ni l’enfant, ni celui qui prononce cette phrase ne connaissent ledit pays ?
Est-ce une bonne idée de féliciter les parents adoptifs : « C’est bien ce que vous avez fait ! », pour un pseudo-acte généreux, alors que, plus de neuf fois sur dix, l’adoption est motivée par un problème de fécondité, et que c’est bien un désir égoïste parental qui est le moteur de l’adoption ?
Est-il raisonnable de culpabiliser l’enfant : « Avec tout ce que vous avez fait pour lui ! », quand l’adolescence se passe mal, alors que, comme toute filiation, l’adoption est basée sur une réciprocité ? On ne fait pas des enfants dans le seul but de donner la vie ou de repeupler la planète, mais parce qu’on a envie d’être parent.

 

 Est-il vrai de croire que chaque enfant ou adolescent sera obsédé par la recherche de ses origines, alors que ce problème qui fascine les média est loin d’être un souci majeur pour la plupart des adolescents adoptés ?

Toutes ces petites phrases sont destructrices, les enfants adoptés iront certainement mieux quand notre société les accueillera mieux. Cet accueil commence par nos mots, nos comportements. N’oublions pas combien, en tant que pédiatres, nous comptons dans la vie de nos petits patients : nous n’avons pas le droit de les mépriser.

 

 

 L’intégration familiale de l’enfant dépend de son âge au moment de l’adoption :


 

En effet , pour tout les enfants adoptés à plus d’un an , il y a un risque que l’enfant soit perturbé car il est séparé des personnes qui se sont occupées de lui jusque-là et il perd ses repères sensoriels tels que les sons , les odeurs , les couleurs qui constituait son environnement familier. De plus, les enfants entre 1 et 3 ans, ont été rejetés, ils se protège donc d'un nouvel abandon et pour cela ils mettent en place un mécanisme de défense qui consiste à établir une distance avec les autres. On observe également un retard de langage.


 

Ensuite, pour les enfants qui ont été adopté à l'âge de 3 et 4 ans, le coucher est difficile. En plus de l’hyperactivité, on constate aussi une hypersensibilité ainsi que de l’agressivité. De plus, leurs contacts sociaux sont caractérisés par un besoin exagéré d’attirer l’attention. Il reste attaché à sa mère adoptive. 


Et pour finir, les enfants adoptés à partir de 4-5 ans jouent très peu et ont peu confiance en eux. Il arrive également qu’ils établissent des contacts rapides et superficiels avec les autres, mais pas de relations durables. Les problèmes qui peuvent se poser se réfèrent au passé de ces enfants.Pour les enfants souffrant de manque affectif, la provocation et la brutalité sont souvent présentes.Dans les cas les plus extrêmes, l’enfant se replie sur lui-même,se renferme, ou se montre agressif.

 

 

De façon générale , une fois l'enfant arrivée dans sa nouvel famille, il est en manque affectif et ne connait donc pas de problèmes avec sa mère adoptive qui comble ce manque. Ces enfants sont souvent hyperactifs et ils ont des difficultés à se concentrer et à se relaxer. Au niveau psychologique, ces enfants se retirent dans un monde de fantaisie. L’angoisse de la séparation est également fréquente, mais elle est un indice favorable, dans le sens où elle montre que l’enfant adopté s’est à nouveau attaché à quelqu’un. 

Généralement , à partir de l'adolescence , malgré que l'enfant se soit adapté dans sa famille adoptive , il se pose de nombreuses questions existentielles sur ses origines , sur ses parents biologiques ... Il part en quête de son identité .Ce besoin est d'ailleurs souvent interprété par les parents comme un échec . Ils pensent à tort qu'ils ne l'ont pas assez aimé et qu'ils n'ont pas assez réparé le passé ou ils veulent tout simplement éviter à l'enfant de souffrir et d'être déçu s'il ne trouve pas les réponses à ses questions.



Ce film de Hubert Gillet, nous montre bien, à travers Louis que l'enfant adopté arrivé à l'âge de l'adolescence veut savoir d'où il vient. Il se met alors en route vers son identité. Dans ce film, Louis par pour le sud pour retrouver la mère qu'il n'a jamais connu. Mais bouleversée par ce retour brutal, sa mère préfère le rejeter que de replonger dans son passé douloureux mais Louis s'acharne, il se cherche et retrouve. Une relation lente et plein d'émotion se construit peu à peu entre Louis et sa mère.

 

 Face aux différentes difficultés qui se présentent lors de l'intégration familiale de l'enfant adopté , les parents doivent faire preuve d'aptitudes supplémentaires et trouver des solutions : en effet , les parents adoptifs ont un rôle essentiel à jouer pour créer un lien d'attachement avec leur enfant adopté . L'acceptation de l'adoption dans la famille en général ( oncles , tantes , cousins ... ) permettra à l'enfant de mieux se sentir intégrer.



Lorsque l'enfant entre dans l'adolescence ils doivent construire un dialogue avec leur enfant et ainsi parler de son adoption et de son passé ce qui sera bénéfique pour l'adolescent puisqu'il favorisera son acceptation , son intégration et permettra ainsi de créer son identité.

 La scolarité des enfants adoptés est l'un des sujets les plus préoccupants pour les parents adoptants.

L'enfant tente de s'intégrer dans sa nouvel famille mais a un moment , il est venu le temps de quitter ce contexte familier et affectueux de la maison pour rentrer dans un contexte scolaire et sociale qui est l'école .L'enfant doit se confronter à des enjeux d'un tout autre ordre, le défit pour lui est donc considérable.

Dès leur entrée à l'école, les enfants adoptés ont bien évidemment les mêmes droits que les autres enfants , donc si ils ont des difficultés telles que l'apprentissage de la langue française, ils peuvent être pris en charge par des enseignants spécialisés. Cependant, lorsque l'enfant est adopté en âge d'être scolarisé à l'école maternelle ,il apprend le français sans difficultés et n'a pas besoin d'enseignement spécialisé . Par contre, lorsque l'enfant a été adopté a un âge plus tardif , des centres académiques et départementaux spécialisés vont effectuer une évaluation du niveau de langue et du niveau scolaire de l'enfant et proposer une solution aux parents.

Quand les parents adoptants l’estiment utile, ils peuvent informer le directeur de l’école sur l'histoire de leur enfant pour qu'ils prennent en compte la fragilité de l'enfant. Les enseignants sont habitués à répondre aux questions ou à indiquer aux parents comment trouver une réponse à leurs questions. Au contact quotidien des enfants et de leurs parents, les enseignants sont à même de repérer toute situation délicate. Ils peuvent si nécessaire prendre appui sur les professionnels spécialisés de l’école comme les infirmières, les assistantes sociales et les psychologues scolaires qui peuvent apporter des aides et des conseils. Pour l'enfant adopté, le passage à l'école représente une nouvelle confrontation avec sa différence puisqu'il va être victime de stéréotype et va donc se rendre compte que  sa couleur de peau le distingue des autres enfants.Dans ces situations, les paroles peuvent être mal ressenties mais les parents doivent être présent  pour que l'enfant puisse se confier car les enfants ne comprennent pas vraiment ce que signifie le racisme.

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